Physiopathologie
L’épithélium pigmentaire (EP) est une couche monocellulaire située entre les articles externes des photorécepteurs (PR) et la membrane de Bruch. Son rôle dans le cycle visuel est bien connu. Des facteurs tels que le stress oxydatif, le vieillissement ou des causes héréditaires vont accélérer la quantité de segments externes des photorécepteurs à phagocyter. Le produit final de cette action est en autre la lipofuscine. L’autofluorescence (AF) résulte donc de l’équilibre entre production et élimination de celle-ci. Elle sera augmentée en cas de dysfonctionnement de l’EP et diminuée lors de la disparition des PR et/ou de l’EP.
Il est maintenant connu que l’AF en SLO normale du fond d’œil montre une absorption de la lumière par les vaisseaux sanguins, et une hypoautofluorescence fovéolaire induite par la présence de pigments lutéaux masquant l’AF sous-jacente.
Applications et indications
Reflet de la bonne vitalité de l’EP, les clichés d’AF vont nous donner des renseignements diagnostiques :
- sur l’évolutivité des maladies rétiniennes ;
- sur les facteurs de risques de progression ;
- sur les processus de l’histoire naturelle de certaines pathologies rétiniennes.
Dans la DMLA atrophique, plusieurs classes d’AF ont été mises en évidence avec comme principaux phénotypes : sans hyper-AF, focal, diffus, continu et en patch. Lorsqu’un halo hyper-autofluorescent est présent sur tous les bords de l’atrophie, on parle d’AF continue (fig. 1). Cela peut s’expliquer par une accumulation de lipofuscine dans des zones de dysfonctionnement du complexe EP/PR. Cette zone s’apparente à un front de progression de l’atrophie. Actuellement, des logiciels permettent de mesurer les aires d’atrophies sur les clichés AF et de les comparer entre les visites et ainsi mieux renseigner sur le pronostic visuel (fig. 2).
Dans la littérature, il est retrouvé que la progression de l’atrophie est faible dans les DMLA atrophiques sans hyper-AF (0,3 mm2/année), plus marquée dans les hyper-AF focales (0,8 mm2/année) et encore plus importante dans les hyper-AF diffuses (1,77 mm2/année) [1,2].
Dans la DMLA néovasculaire, on va également observer des modifications de l’AF. Bien qu’il ne soit pas possible de faire la différence entre les types de néovaisseaux grâce à ces[...]
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