Modifications réfractives post-greffe endothéliale

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Dans la prise en charge des pathologies endothéliales cornéennes, la kératoplastie transfixiante (KT) a longtemps été la technique de référence. En plus des risques peropératoires de cette chirurgie à globe ouvert, des suites postopératoires contraignantes fréquemment entachées de complications et de la récupération visuelle lente, la prédictibilité réfractive est quasi-nulle. Ainsi, les fortes amétropies et les astigmatismes de magnitude importante, nécessitent une gestion longue et contraignante des sutures, l’adaptation parfois difficile de lentilles de contact rigides voire le recours à des chirurgies complémentaires, telles que les incisions arciformes. Dans de telles conditions, les indications de cette chirurgie se limitaient alors aux atteintes évoluées avec une acuité visuelle effondrée.

L’apparition des greffes lamellaires, et plus particulièrement la kératoplastie lamellaire postérieure, décrite pour la première fois en 1999 par G. Melles et P. Binder [1], a bouleversé la prise en charge des dystrophies endothéliales, abandonnant la greffe transfixiante au profit de la DSEK/DSAEK (Descemet Stripping – Automated – Endothelial Keratoplasty). Le retrait électif de la couche endothélio-descemétique pathologique tout en préservant le stroma du receveur, diminue les risques peropératoires et de complications postopératoires. De plus, cette technique permet une récupération visuelle accrue ainsi qu’une amélioration de la prédictibilité réfractive postopératoire. Cependant, l’addition d’un lenticule stromal additionnel, constituant une interface entre le stroma du donneur et du receveur, entraîne une restitution anatomique imparfaite. La technique de DMEK (Descemet Membrane Endothelial Keratoplasty), décrite par Gerrit Melles en 2006 [2], par le remplacement de la membrane endothélio-descemétique pathologique du receveur par celle d’un donneur sain sans addition de stroma, restitue quant à elle une parfaite anatomie cornéenne. Les résultats visuels sont encore améliorés par rapport à la DSAEK/DSEK [3]. Avec 74 à 85 % [4,5] des patients récupérant une acuité visuelle à 6 mois postopératoires supérieure ou égale à 8/10e, la greffe de cornée entre dans une nouvelle ère, où l’optimisation de la réfraction postopératoire revêt un intérêt croissant.
Ainsi, l’étude des modifications kératométriques et réfractives après DMEK présente un intérêt[...]

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À propos de l’auteur

Service d’Ophtalmologie du Dr D. Gatinel, Fondation Rothschild, PARIS.