Si les études cliniques randomisées apportent la preuve de l’efficacité des molécules nécessaire à l’obtention de l’AMM, la prise de décision thérapeutique repose sur un champ plus large comprenant également l’expérience clinique des praticiens, l’organisation des centres et les préférences du patient. Les études dites de “vraie vie”, fournissent des résultats reflétant plus nos pratiques et s’inscrivent dans cet ensemble. Les limites méthodologiques de ces études impliquent une interprétation précautionneuse de leurs résultats.

Néanmoins, elles apportent des informations précieuses sur les pratiques et permettent de mesurer l’efficience d’une molécule en conditions réelles, ainsi que les modes d’administration optimaux avec ces molécules. En effet, contrairement aux patients inclus dans les essais randomisés qui respectent des critères d’inclusion précis et sont suivis de manière contraignante, les patients des études de vraie vie ne sont habituellement pas sélectionnés et les pratiques thérapeutiques sont laissées au libre choix des praticiens.

Quels résultats en vraie vie avec les anti-VEGF dans la DMLA ?

Deux anti-VEGF disposent de l’AMM dans le traitement de la DMLA exsudative en France, le ranibizumab et l’aflibercept. Leur efficacité et leur tolérance dans le traitement de la DMLA exsudative ont été démontrées respectivement lors des études d’enregistrement MARINA et ANCHOR d’une part et VIEW1 et VIEW2 d’autre part [1-3]. Après 10 ans d’utilisation en France, ces anti-VEGF sont majoritairement administrés selon un schéma d’injections “à la demande”, le schéma Pro Re Nata (PRN). Ce mode d’administration réactif consiste à renouveler l’injection lorsque des signes d’activité de la lésion néovasculaire existent, avec ou sans baisse d’AV, lorsque la lésion continue à répondre aux traitements répétés et lorsqu’il n’y a pas de contre-indication à la poursuite du traitement. Le schéma d’administration[...]

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