Les infections oculaires et leurs traitements ne figurent pas dans le “top-five” de nos préoccupations d’aujourd’hui. Il faut dire que les révolutions que nous avons vécues ces dix dernières années dans le domaine de l’imagerie, des traitements contre la dégénérescence maculaire liée à l’âge, de la chirurgie réfractive, de la chirurgie de la cataracte et de certaines classes pharmacologiques concentrent légitimement toute notre attention. Malgré tous ces progrès, les infections oculaires spontanées ou bien survenant après des injections intravitréennes, après nos chirurgies les plus raffinées, sont une bonne illustration de l’humilité de la nature humaine… Elles sont aussi une incitation à ne pas baisser la garde en matière d’asepsie, d’antisepsie et de maniements adaptés des différents traitements anti-infectieux.
En 1928, Sir Alexander Fleming découvrit accidentellement la pénicilline en observant une moisissure qui avait contaminé l’une de ses boîtes de culture, capable d’éliminer les bactéries présentes. En 1945, il partagea le prix Nobel de physiologie ou de médecine avec deux autres Britanniques pour la mise au point du traitement antibiotique par la pénicilline. Les infections qui avaient jusque-là tué plus que toutes les guerres allaient enfin connaître un frein. Bien plus tard et de façon spécifique à notre spécialité, les recommandations nationales de 2004 en matière de prise en charge des infections oculaires superficielles nous ont bien aidés à discerner suivant la présentation clinique la prise en charge la plus adaptée. Comme pour la campagne conduite par nos autorités de santé aujourd’hui, là aussi, les antibiotiques ne sont pas automatiques.
Pour ce dossier de Réalités Ophtalmologiques, les Professeurs Tristan Bourcier et Arnaud Sauer du CHU de Strasbourg ont bien voulu m’accompagner avec vous dans votre lecture sur ce petit bout de chemin commun dédié aux infections oculaires. Le Professeur Tristan Bourcier développe depuis des années, et avec talent, une stratégie moderne de diagnostic et de prise en charge adaptée des infections cornéennes et il nous en fait part dans ce numéro. Nous en connaissons la potentielle gravité et la difficulté dans notre pratique clinique quelle que soit la modalité d’exercice. Le livre pratique qu’il a publié il y a environ une dizaine d’années sur ces infections cornéennes est toujours une référence dans notre pays. Le Professeur Arnaud Sauer et le Dr Dan Derhy, brillants par leur jeunesse et leur orientation pour l’ophtalmopédiatrie, nous guideront ici dans les conjonctivites et les infections orbitaires chez l’enfant, pénibles pour les enfants eux-mêmes et angoissantes pour leurs parents. Pour ma part, je déclinerai les[...]
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