Le vieillissement du vitré

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Le vitré est une matrice extracellulaire composée à 98 % d’eau et de macromolécules (collagène, glycoprotéines, acide hyaluronique et ses dérivés…). Sa structure est donc par définition inhomogène et le réseau collagène qui donne sa structure de gel au vitré à la naissance est très instable.

DPV : mécanisme et évolution

Sous l’influence de l’âge ou de conditions pathologiques, la structure se modifie, des lacunes apparaissent, toujours au centre en premier. La coalescence des lacunes va provoquer l’effondrement de la structure, résultant en une séparation de la hyaloïde postérieure et de la rétine : c’est le décollement postérieur du vitré (DPV).
En OCT, le DPV commence par un fin soulèvement de la hyaloïde postérieure en temporal de la fovéa qui progresse en nasal, en interpapillo-maculaire avant la séparation fovéolaire. La papille reste le dernier endroit où le vitré est accroché.

Le DPV peut être soit aigu, conséquence d’une pathologie traumatique ou inflammatoire, soit, le plus souvent, progressif mais asymptomatique dans les phases initiales et donnant l’impression d’être aigu quand il se complète finalement. Cette fin brutale du DPV pourrait être expliquée par le passage brutal du vitré liquéfié dans une déhiscence de la hyaloïde postérieure (théorie d’Eisner).

L’évolution habituelle se fait en semaines ou mois et hors pathologie rétinienne. On constate environ 80 % de DPV chez les patients de plus de 80 ans.

Chez le myope, la tendance à la vacuolisation commence beaucoup plus tôt, parfois avant 20 ans et le DPV peut donc survenir très tôt mais cette liquéfaction sans séparation peut aussi être à l’origine de traction postérieure amenant au fovéoschisis du myope fort. La chirurgie de la cataracte non compliquée peut aussi provoquer le DPV dans les mois postopératoires sans que l’on connaisse bien le mécanisme.

Dans l’immense majorité des cas, le DPV est donc physiologique, lié au vieillissement et sans conséquences pour la plupart des patients. Cependant, il peut amener à des états pathologiques en cas d’adhérences anormales, soit au pôle postérieur (syndromes de traction vitréomaculaires, trous maculaires ou certains œdèmes) soit en périphérie, avec des risques de déchirures rétiniennes.

Diagnostic

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À propos de l’auteur

Hôpital Fondation A. de Rothschild, PARIS.