L’accommodation est un phénomène naturel permettant à l’œil humain d’adapter et de modifier la structure de différents composants anatomiques (cristallin, muscle ciliaire, zonule…) afin d’obtenir une image nette quelle que soit la distance de l’objet observé (vision de près, vision intermédiaire, vision de loin). Les mécanismes de l’accommodation ainsi que sa perte physiologique progressive liée à l’âge, appelée presbytie, sont encore mal compris et une multitude de théories scientifiques s’affrontent depuis plus de deux siècles pour expliquer ce phénomène. Les progrès technologiques, en matière d’imagerie, ont peu à peu permis d’étoffer nos connaissances scientifiques des mécanismes de l’accommodation, en particulier au niveau de la description anatomique, mais de nombreuses questions persistent toujours au niveau du rôle fonctionnel de chaque structure oculaire impliquée.

Comment l’œil humain passe-t-il d’un état accommodé permettant une vision de près à un état désaccommodé permettant une vision de loin ? Telle est la question que les scientifiques se posent depuis plusieurs siècles. De nombreux efforts ont été faits cette dernière décennie pour imager le système accommodatif afin de mieux comprendre le rôle de chaque élément intraoculaire impliqué dans l’accommodation. La compréhension de l’accommodation se heurte aujourd’hui à deux problèmes majeurs : tout d’abord au fait qu’il n’existe actuellement pas d’appareils capables d’imager tous les acteurs de l’accommodation en même temps pour étudier leurs étroites interactions in vivo ; ensuite, car les systèmes d’imagerie actuels fournissent une étude statique (photographies) de l’accommodation qui est en réalité un phénomène dynamique durant en moyenne entre 0,2 et 0,6 seconde et nécessitant par conséquent une imagerie dynamique à grande vitesse.

L’imagerie statique

Pour essayer de mieux comprendre le rôle des différents acteurs de l’accommodation, de nombreux outils d’imagerie sont à notre disposition. La microscopie électronique, confocale ou à force atomique permet une description anatomique précise (structure), ex vivo ou in vitro. La microscopie confocale avec marquage immunohistochimique a pu révéler l’étendue insoupçonnée de la zonule recouvrant les procès ciliaires et allant s’ancrer postérieurement au niveau de l’ora serrata. La microscopie électronique à balayage a, par[...]

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