DEP vascularisés : le switch ranibizumab vers aflibercept a-t-il un effet miraculeux ?

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De Massougnes S, Dirani A, Ambresin A et al. Pigment epithelial detachment response to aflibercept in neovascular age-related macular dege-neration refractory to ranibizumab: time course and drug effects. Retina, 2016;36:881-888.

Les décollements de l’épithélium pigmentaire (DEP) vascularisés ont une évolution difficilement prévisible, avec ou sans traitement. Alors que certains de ces DEP, pouvant être vus précocement, répondent rapidement et favorablement aux premières injections d’anti-VEGF, d’autres décollements semblant pourtant initialement similaires ont une évolution chronique, avec la persistance du DEP saillant associé à des phénomènes exsudatifs malgré des injections mensuelles d’anti-VEGF.

Fin 2013, la disponibilité de l’aflibercept en Europe a incité à passer ces lésions réfractaires du ranibizumab à l’aflibercept (switch). L’aflibercept était en effet disponible depuis plusieurs mois aux États-Unis, et des présentations de cas cliniques avaient montré des résultats assez spectaculaires après ces switches. Il restait pourtant difficile de tirer des conclusions définitives de ces présentations de cas.

Par ailleurs, des donnés pharmacologiques comparant ranibizumab et aflibercept avaient montré que cette dernière molécule possédait une affinité supérieure à celle du ranibizumab pour le VEGF-A [1] avec, en théorie, une liaison plus durable [2]. De nombreuses études pilotes ont par la suite tenté d’évaluer l’intérêt des switches pour les lésions néovasculaires de la DMLA apparaissant réfractaires au ranibizumab [3-11].

À présent, les deux anti-VEGF sont utilisés de façon assez similaire en Europe, et l’équipe d’Irmela Mantel à Lausanne – qui a en particulier illustré le rythme de traitement Observe and Plan – a réalisé une étude rétrospective analysant l’évolution d’une série consécutive de décollements de l’épithélium pigmentaire (DEP) de la DMLA, traités par anti-VEGF avec des switches du ranibizumab vers l’aflibercept pour tenter de déterminer quels étaient les avantages réels à changer d’anti-VEGF en cas de difficultés thérapeutiques.

L’étude reprend les données de 60 yeux chez 50 patients consécutifs, chez qui les DEP (d’épaisseur au moins 150 µm) étaient jugés réfractaires au ranibizumab (persistance de fluides sous-rétiniens pendant au moins 9 mois malgré des injections intravitréennes mensuelles). Le traitement par ranibizumab a été “switché” vers l’aflibercept, et les patients ont été suivis pendant au moins 9 mois.

Les données correspondent à quatre examens, deux avant le switch et deux après. Ces données comportent des éléments fonctionnels (acuité visuelle) et les données anatomiques de l’OCT (épaisseur du DEP, présence de fluides sous–rétiniens).

Les auteurs montrent que l’épaisseur des DEP diminuait de[...]

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À propos de l’auteur

Centre de Rétine Médicale, MARQUETTE-LEZ-LILLE, Service d’Ophtalmologie, Hôpital Lariboisière, PARIS.