Prise en charge d’un strabisme précoce

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Le strabisme précoce est, de manière commune, défini comme une ésotropie constante non accommodative, survenant dans les 6 premiers mois de vie chez un enfant sans atteinte neurologique. Ce strabisme représente une entité clinique bien définie. Son origine est centrale mais complexe et non complètement élucidée. Des anomalies de tonus musculaire s’associent à un non-développement des circuits binoculaires, qui permettent normalement la fusion des deux images rétiniennes, et le développement d’une vision binoculaire dont l’expression ultime est la vision stéréoscopique. Ces strabismes présentent donc des anomalies sensorielles sévères mais le plus souvent sans retentissement fonctionnel dans la vie courante, car la malléabilité cérébrale permet d’établir des phénomènes adaptatifs. Ces enfants ont des acquisitions psychomotrices correctes. Néanmoins, leur qualité de vie peut être perturbée en cas d’amblyopie, de retentissement psychologique et dans certaines activités nécessitant une vision en trois dimensions.

L’angle du strabisme convergent précoce est habituellement supérieur à 30 dioptries prismatiques, avec une légère hypermétropie sans amblyopie associée lors de son installation. Les signes cliniques typiquement associés à l’ésotropie précoce sont : une déviation verticale dissociée, une élévation accrue en adduction souvent appelée à tort “hyperaction des muscles obliques inférieurs”, une fixation croisée en adduction, un nystagmus latent à ressort dont la phase rapide bat en direction de la tempe de l’œil fixateur (accru à l’occlusion monoculaire et souvent accompagné d’un torticolis), ainsi qu’une asymétrie du réflexe optocinétique en faveur de la rétine nasale (fig. 1 et 2).

L’ésotropie précoce est initialement alternante, mais peut avec le temps basculer vers une dominance unilatérale et conduire à une amblyopie dans plus de 50 % des cas. L’exotropie précoce est beaucoup plus rare (10 % des cas), et apparaît souvent dans le cadre d’une souffrance neurologique néonatale. Si l’exotropie est isolée, elle impose d’effectuer systématiquement un bilan neuropédiatrique, conduisant souvent à une imagerie cérébrale. Enfin, un microstrabisme, beaucoup plus difficile à mettre en évidence cliniquement et donc à risque amblyogène augmenté, peut se rencontrer dans 10 % des cas. [1]

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