Schaal S, Sherman M, Nesmith B, Barak Y. Untreated obstructive sleep apnea hinders response to bevacizumab in age related macular degeneration. Retina, 2016;36:791-797.
L’apnée obstructive du sommeil (AS) survient lorsque les voies respiratoires supérieures se bloquent durant le sommeil. En général, le blocage survient lorsque les tissus mous en arrière du pharynx réduisent le passage de l’air (hypopnée), ou s’affaissent et se referment complètement durant le sommeil (apnée) (fig. 1) [1]. Une fois la respiration arrêtée, le sujet se réveille pour reprendre sa respiration. Ce cycle se répète plusieurs fois durant la nuit (parfois entre 50-100 fois par heure). À l’éveil, les sujets sont somnolents et fatigués. Il semblerait que l’AS perturbe le sommeil de près de 25 % des Américains et de 10 % des Américaines [2, 3].
L’AS semble largement sous-diagnostiquée parce que les symptômes sont surtout remarqués par les partenaires, et parce que les patients ne reportent pas spontanément ces symptômes au médecin traitant. L’AS a pourtant été impliquée dans une série de pathologies systémiques et ophtalmologiques. L’augmentation de l’index de masse corporelle, l’âge sont des facteurs de risque d’apnée du sommeil.
L’obstruction intermittente, répétée des voies aériennes supérieures implique des hypoxies transitoires qui majorent le tonus sympathique, ce qui provoque une augmentation de la pression artérielle. Au niveau tissulaire, ces épisodes d’hypoxie transitoire peuvent être responsables d’ischémie-reperfusion avec initiation de phénomènes inflammatoires et lésions de l’endothélium vasculaire. L’extension de ces phénomènes est susceptible de produire des altérations vasculaires systémiques, et l’AS a été associée à une majoration du risque de mortalité cardiovasculaire [4], d’AVC [5], de diabète de type II et d’insuffisance rénale [6].
Pour l’ophtalmologie, le floppy eyelid syndrome (FES) est le premier effet oculaire de l’AS qui a été décrit, correspondant à une irritation mécanique des paupières lors du sommeil sur le dos [7]. Plus récemment, des auteurs ont montré l’implication de l’AS dans les neuropathies optiques ischémiques. Plusieurs auteurs ont aussi envisagé d’impliquer l’AS dans la pathogénie de certains glaucomes. Plusieurs séries d’effectifs variables ont montré des résultats un peu mitigés. En 2014, une étude rétrospective, réalisée sur un effectif important par l’équipe de F. Aptel à Grenoble, n’a pas montré de lien positif entre l’AS et le glaucome [8]. Une autre équipe française a illustré la possibilité d’une apnée du sommeil révélée par une occlusion vasculaire rétinienne [9].
Le rôle de l’AS dans la rétinopathie diabétique est mieux démontré. Le diabète[...]
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