L’année écoulée s’inscrit dans la continuité des tendances amorcées au cours des années précédentes en chirurgie réfractive. Les techniques de photoablation cornéenne constituent la vaste majorité des procédures réalisées, malgré l’essor de la chirurgie cristallinienne, qui concernent plus particulièrement les patients presbytes, hypermétropes et forts amétropes. La pose d’implants dits “phaques” concerne, quant à elle, les yeux fortement myopes, et s’effectue aujourd’hui quasi exclusivement en chambre postérieure.
Cette suprématie de la chirurgie réfractive cornéenne, qui subsiste en dépit des progrès accomplis dans le design des implants intraoculaires, s’explique par plusieurs facteurs. Elle repose tout d’abord sur la prévalence élevée de la myopie faible et moyenne au sein des amétropies traitées. Le recul important dont on dispose aujourd’hui sur la photokératectomie réfractive (PKR) et le laser in situ kératomileusis (LASIK) – qui bénéficie fortement à ces deux techniques – constitue un deuxième facteur. Deux décennies séparent en effet la réalisation des premières chirurgies photoablatives intrastromales après découpe au microkératome mécanique de l’avènement du femto-LASIK moderne.
L’introduction récente des techniques d’extraction intrastromales assistées par laser femtoseconde (ReLEx, FLEx-SMILE) est venue confirmer le rôle du dioptre cornéen comme site électif pour la chirurgie réfractive courante. Il est à noter que, malgré la réduction de la longueur du sillon périphérique, les premiers cas d’ectasie après SMILE ont été rapportés [1, 2]. L’examen rétrospectif rigoureux de la topographie cornéenne préopératoire des cas rapportés montrait la présence d’une forme suspecte de kératocône. Ces observations suggèrent ainsi qu’en cas de forme infraclinique de kératocône ou de susceptibilité à l’ectasie, la PKR demeure a priori la seule technique à envisager en dehors de l’abstention chirurgicale, en fonction du contexte clinique et de la magnitude de la correction à délivrer [3]. Quoiqu’introduite il y a 25 ans, la technique de la PKR apparaît en effet bien loin de tomber en désuétude. Selon les résultats récents d’une étude européenne multicentrique [4], elle occupe même un pourcentage légèrement croissant du volume total des actes de chirurgie réfractive.
Fondé sur l’analyse des données inscrites au sein d’un registre européen accessible en ligne, créé en 2008, l’objectif principal de ce registre de données intitulé EUREQUO (European registry of quality outcomes for cataract and refractive surgery) est d’améliorer le traitement et les normes de soins pour la chirurgie réfractive et la chirurgie de la cataracte. Il vise à offrir un outil -d’analyse comparative par l’établissement d’une base de données de référence, alimentée[...]
Connectez-vous pour consulter l'article dans son intégralité.
Vous êtes abonné(e)
IDENTIFIEZ-VOUS
Pas encore abonné(e)
INSCRIVEZ-VOUS
Inscrivez-vous gratuitement et profitez de tous les sites du groupe Performances Médicales
S'inscrire