Quoi de neuf en inflammation ?

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Les uvéites sont des pathologies complexes qui représentent un challenge diagnostique et thérapeutique pour les ophtalmologistes. L’incidence des uvéites est en moyenne de 17 à 52 pour 100 000 habitants, et touche la population active âgée de 20 à 60 ans dans 70 à 90 % des cas. Dans la population occidentale, 29 % des uvéites sont d’origine infectieuse, 25 % sont associées à des maladies systémiques immuno-médiées, 20 % font partie d’un syndrome oculaire typique et 26 % sont inclassables, d’origine indéterminée [1]. Bien que considérée comme une pathologie rare, l’uvéite constitue néanmoins la quatrième cause de cécité légale de la population active des pays développés [2].

Les uvéites non infectieuses résultent d’une activation inappropriée du système immunitaire. De ce fait, il n’est pas surprenant qu’elles soient souvent associées à des maladies inflammatoires et auto-immunes telles la spondylarthrite ankylosante, la sarcoïdose ou la maladie de Behçet. L’étude de modèles animaux sur les uvéites inflammatoires a permis de démontrer une différenciation des cellules CD4+ T-helper (Th) naïves en sous-classe Th1 et Th17 pathogéniques, à l’origine des dommages tissulaires.

Le traitement des uvéites non infectieuses (mais aussi d’une partie des uvéites infectieuses, où le pathogène infectieux n’est que le point de départ d’une réaction inflammatoire non contrôlée par l’hôte) fait ainsi appel au traitement anti-inflammatoire et immunosuppresseur, et repose en général en première intention sur une corticothérapie locale, voire systémique. Une immunothérapie est indiquée lorsque la dose de prednisone nécessaire au maintien du calme oculaire dépasse 7,5 mg/j sur plus de 3 mois, notamment afin de limiter les effets indésirables de la corticothérapie. L’utilisation du méthotrexate ou des anti-TNF‑alpha (Tumor necrosis factor alpha) reste la méthode thérapeutique classique. Cependant, les avancées dans le domaine de la recherche en biologie moléculaire ont mis en évidence le rôle clé de certaines cytokines inflammatoires dans la pathogénie des maladies immuno-médiées. Les nouvelles biothérapies sont ainsi ciblées, visant spécifiquement les cytokines ou facteurs inflammatoires responsables des phénomènes inflammatoires et des dommages tissulaires.

Développement de biothérapies ciblées

Des études récentes ont notamment permis de mettre en exergue le rôle d’interleukine-6 (IL6) dans la pathogénie des uvéites et d’autres maladies immuno-médiées.

IL6 est[...]

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