Kératites et maladies de système

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Les kératites liées aux maladies auto-immunes recouvrent des pathologies assez diverses : syndrome de Gougerot-Sjögren, ulcère de Mooren et kératite ulcérante périphérique, polyarthrite rhumatoïde, pemphigoïde oculaire cicatricielle, syndrome de Stevens-Johnson. Les signes cliniques de ces kératites immunitaires sont aspécifiques. Il peut s’agir d’une kératite ponctuée superficielle, d’un ulcère cornéen, d’une kératite sèche, d’une insuffisance limbique, d’une néovascularisation cornéenne ou d’une fibrose de la surface oculaire.

La présence d’une inflammation chronique, l’absence de cause infectieuse et l’élimination des causes non inflammatoires (brûlures oculaires…) sont autant d’arguments pour évoquer une origine immunitaire devant une pathologie cornéenne. La kératite interstitielle herpétique, la kératite lipidique zostérienne, la kératite interstitielle syphilitique et les kératites neuroparalytiques sont des diagnostics différentiels à ne pas méconnaître.

Le tableau clinique est rarement suffisant pour porter un diagnostic étiologique de certitude. Les explorations complémentaires ont donc toute leur place dans le diagnostic de ces pathologies : grattage d’un ulcère cornéen, frottis conjonctival, électrophorèse des larmes, empreintes conjonctivales, ou étude immunohistochimique d’une biopsie conjonctivale.

L’avis d’un médecin interniste ou d’un dermatologue est souvent utile pour préciser certains diagnostics étiologiques, prescrire et surveiller un éventuel traitement immunosuppresseur. Le traitement varie selon l’étiologie. Il repose souvent sur la corticothérapie locale. La ciclosporine en collyre peut être utile dans certaines pathologies, et un traitement général immunosuppresseur est nécessaire dans les formes les plus graves [1].

En dehors des pathologies immunitaires, d’autres pathologies systémiques peuvent entraîner une atteinte cornéenne : pathologies infectieuses (zona ophtalmique, rubéole, rougeole, maladie de Kawasaki, syphilis, onchocercose, tuberculose, lèpre, filariose…), pathologies génétiques (syndrome KID [Keratitis-Ichtyosis-Deafness] lié à des mutations du gène de la connexine 26, aniridie liée à des mutations du gène Pax-6, mucopolysaccharidoses, déficit[...]

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À propos de l’auteur

CHNO des Quinze-Vingts, Institut de la Vision, Sorbonne Université, PARIS.