Dépistage visuel du tout-petit : comment faire en pratique ?

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Le système visuel n’est pas mature à la naissance et sa mise en place, ana­ tomique et fonctionnelle, n’est pas définitive avant l’âge de 10 ans. À la naissance, le bébé doit pouvoir fixer un visage à faible distance et possède une acuité visuelle estimée à 1/30e. Après 3 mois, la poursuite oculaire doit être possible, la convergence s’installe et l’acuité visuelle est esti­ mée à 1/10e. À 6 mois, l’acuité visuelle est estimée à 3/10e, et la vision stéréo­ scopique est possible. À 1 an, l’acuité visuelle est estimée à 4/10e, à 3 ans à 5/10e et à 6 ans à 10/10e.

Le dépistage permet également d’orien­ ter vers des pathologies organiques dont la prise en charge est urgente (p. ex. glaucome congénital), ou qui nécessitent un bilan complémentaire (p. ex. une aniridie nécessite la réali­sation d’un bilan rénal pour rechercher un syndrome WAGR).

Il est donc recommandé de réaliser plusieurs examens au cours du déve­ loppement de l’enfant. L’interrogatoire doit rechercher les facteurs de risque d’amblyopie : les antécédents person­ nels de prématurité, de souffrance céré­ brale, un poids de naissance < 1 500 g, de surdité, de troubles neuromoteurs, d’anomalies chromosomiques (triso­ mie 21), de craniosténoses, d’embryo­fœtopathies (toxoplasmose…) et une exposition in utero à des toxiques. Les antécédents familiaux de strabisme, d’amétropie, d’amblyopie et de maladie ophtalmologique héréditaire doivent être recherchés.

Le premier examen doit avoir lieu pen­ dant la période anténatale lors d’une échographie obstétricale qui peut, par exemple, mettre en évidence une cata­ racte ou une microphtalmie.

>>> Dans les 8 premiers jours de vie, l’examen s’attache à dépister les ano­ malies morphologiques du globe et des annexes. Une anomalie des paupières sera recherchée, et il faudra éliminer un angiome ou un ptosis potentiellement amblyogène. La taille des globes ocu­ laires sera évaluée afin de rechercher une microphtalmie ou, inversement, une buphtalmie évoquant un glaucome congénital. Un examen de la taille et de la transparence cornéenne permet­ tra de dépister un œdème de cornée devant faire éliminer un glaucome congénital également. Un examen de l’iris permettra de mettre en évidence un colobome par exemple. L’examen du réflexe photomoteur est indispensable pour écarter un trouble neurologique. Enfin, l’examen de la lueur pupillaire permet de rechercher une leucocorie pouvant être le signe d’une atteinte grave tel qu’un rétinoblastome, une cataracte, un Morning glory syndrome, des fibres à myéline ou un colobome choriorétinien étendu. Le nouveau­né est sensible à lumière, et doit pouvoir suivre une lumière douce et cligner des yeux à la lumière vive.

>>> À 4 mois, le réflexe de poursuite oculaire et de fixation doit être présent. Tout[...]

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À propos de l’auteur

Service d’Ophtalmologie,
CHU MONTPELLIER.