L’imagerie du fond d’œil utilisant l’optique adaptative (OA) a été développée durant les deux dernières décennies par plusieurs équipes dans le monde. L’OA est essentiellement une technique opto-électronique fondée sur l’adaptation dynamique d’un miroir déformable pour corriger les aberrations optiques des milieux oculaires, ce qui augmente la résolution latérale des images. Les systèmes actuels d’OA permettent une résolution latérale de 1 à 5 µm. La résolution réelle dépend d’un certain nombre de facteurs, parmi lesquels le nombre d’actionneurs du miroir déformable. L’OA a atteint une certaine maturité technologique. On peut donc s’attendre à ce que les systèmes disponibles dans le commerce soient bientôt dans la routine clinique. Ses indications, d’abord confinées au comptage des photorécepteurs, s’étendent progressivement.
La principale contribution de l’OA à l’imagerie de la rétine clinique a été l’observation de la mosaïque des cônes. Cependant, l’imagerie des photorécepteurs par OA n’est pas encore entrée en pratique clinique courante. Cela est en partie dû au fait que l’interprétation des images d’OA n’est pas encore standardisée. En effet, plus que pour l’OCT, plusieurs facteurs peuvent interférer avec l’image obtenue. Ces facteurs sont le niveau de pigmentation du fond d’œil, la transparence de la rétine, la présence d’autres sources de dispersion de la lumière dans la rétine malade, la variabilité spatiale et temporelle de la réflectance des photorécepteurs et l’orientation variable des segments externes des photorécepteurs.
Il apparaît que d’autres applications de l’OA sont très prometteuses et, d’ores et déjà, utilisables en clinique. La première concerne la DMLA dans sa forme sèche (fig. 1). L’imagerie OA des patients atteints d’atrophie géographique permet une cartographie étonnamment précise de la redistribution de mélanine dans la plupart des cas [1]. Dans tous les cas, l’imagerie OA révèle les détails fins de la dispersion de la mélanine, une caractéristique fondamentale de l’atrophie de l’épithélium pigmentaire de la rétine (EPR). À plus fort grossissement, une telle dispersion apparaît sous forme d’amas de mélanine de tailles variables. Grâce à l’amélioration du contraste obtenu par l’OA, les frontières des lésions atrophiques sont mieux délimitées que par l’imagerie SLO (scanning laser ophthalmoscopy).
Notre expérience préliminaire suggère que l’imagerie OA est d’un intérêt particulier dans deux situations :
– en présence de très petites lésions (inférieures à 100 µm) ;
– en présence d’une épargne fovéolaire (fig. 2).
À ce niveau de résolution, l’histologie est une aide importante pour interpréter les images. Un certain nombre de changements phénotypiques se produisent dans les[...]
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