Bhavsar AR, Sandler DR. Eliminating antibiotic prophylaxis for intravitreal injections: a consecutive series of 18,839 injections by a single surgeon. Retina, Dec 2014 (electronic publication ahead of pub)
L’utilisation de la voie intravitréenne pour l’adminis-tration de divers principes actifs a vu une augmentation quasi -exponentielle depuis une quinzaine d’années. En 2008, d’après les données du Medicare, on relevait déjà environ 1 million d’injections intravitréennes (IVT) aux États-Unis [1]. Actuellement, on peut estimer que plus de 2 millions d’IVT sont réalisées tous les ans sur la planète [2]. La complication la plus redoutée des IVT reste la survenue d’une endophtalmie parce qu’elle peut conduire à la perte fonctionnelle de l’œil. L’incidence des endophtalmies a augmenté avec la généralisation des injections, et l’IVT est même devenue la seconde cause d’endophtalmie après la chirurgie de la cataracte [3]. La répétition nécessaire des injections d’anti-VEGF ou de dérivés corticoïdes contraste bien sûr avec la chirurgie de la cataracte. Les taux d’endophtalmie après injections intravitréennes (IVT) varient beaucoup selon les publications entre 1/60 et 1/14 000 [4].
Puisque le traitement des endophtalmies est basé sur une antibiothérapie, il était apparu logique de tenter de -prévenir les endophtalmies post-IVT par une antibiothérapie topique. Ainsi, l’utilisation d’un antibiotique est restée la règle en France jusqu’à très récemment [5, 6]. Pourtant, dans la littérature internationale, les données concernant l’intérêt d’une antibiothérapie topique autour des injections intravitréennes (IVT) demeurent extrêmement controversées. Aucune étude randomisée n’a montré l’intérêt d’une antibiothérapie topique pour diminuer le risque d’endophtalmie [7, 8]. Les données de l’étude CATT suggèrent qu’une antibiothérapie n’apporte pas de réduction du risque d’endophtalmie [9]. De plus, l’exposition régulière des patients à un antibiotique topique pourrait être une voie de développement de germes résistants, aggravant les endophtalmies qui -surviennent malgré cette antibiothérapie [10].
Dès le début des années 1990, l’instillation de povidone iodée a montré son efficacité pour diminuer le taux d’endophtalmie après IVT [11]. Isenberg et al. ont montré qu’une application conjonctivale de povidone iodée avait un effet bactéricide équivalent à celui d’un antibiotique topique administré pendant 3 jours [12]. L’application de povidone iodée a en outre un effet rémanent : l’effet bactéricide d’une goutte de povidone iodée dure au moins 24 heures, plus que la durée d’action de la polymyxine B associée à la néomycine (contenues dans le Maxidrol) [13]. Ces éléments incitent à penser que l’application de povidone iodée serait non seulement suffisante[...]
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