CRSC : y a-t-il une place pour un anti-aldostérone ?

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Bousquet E, Beydoun T, Zhao M et al. Mineralocorticoid receptor antagonism in the treatment of chronic central serous chorioretinopathy: a pilot study. Retina, 2013;33:2096-2102.

Le DSR des CRSC est classiquement moins délétère pour la neurorétine que celui des affections exsudatives (néovaisseaux choroïdiens, occlusions veineuses) ou que celui des décollements de rétine rhegmatogènes. La survenue d’altérations pigmentaires observées en autofluorescence pourrait être un autre élément permettant d’apprécier le retentissement du DSR chronique.

Peut-être la possibilité d’effets secondaires avec la thérapie photodynamique retarde-t-elle le traitement chez ceux de nos patients ayant une gêne fonctionnelle mais une acuité respectée alors que le DSR persiste ? Dans ce contexte, un traitement médicamenteux dénué d’effet secondaire pourrait plus facilement être débuté tôt au cours de l’évolution de la maladie. L’étude publiée récemment dans Retina par l’équipe de l’Hôtel-Dieu de Paris est basée sur des données expérimentales indiquant que la CRSC pourrait résulter d’une hyperactivation des récepteurs aux minéralocorticoïdes des vaisseaux choroïdiens [1-3]. L’utilisation de l’éplérénone (Inspra), un antagoniste de ces récepteurs, pourrait alors représenter un apport thérapeutique pour les CRSC [4].

La voie de synthèse des corticoïdes à partir du cholestérol comporte les minéralocorticoïdes (aldostérone), les glucocorticoïdes (cortisol) et les androgènes et les estrogènes. Le rapport des sécrétions d’aldosétrone et de cortisol est très inégal avec des niveaux de cortisol bien plus importants que ceux de l’aldostérone et aucune spécificité des récepteurs. Ainsi, le cortisol peut générer une certaine activité minéralocorticoïde même si une enzyme (11 bêta-HSD) module les excès de cortisol. Les minéralocorticoïdes provoquent une vasodilatation par un canal spécifique présent au niveau des vaisseaux choroïdiens (et non au niveau des vaisseaux rétiniens).

Cette étude pilote non randomisée incluait 13 patients atteints de CRSC depuis au moins 4 mois. Les patients ont reçu 25 mg/j d’éplérénone par voie orale pendant une semaine, puis 50 mg/j pendant 1 ou 3 mois. Le critère d’évaluation principal était la modification de l’épaisseur maculaire centrale en OCT. Les critères secondaires incluaient les variations d’épaisseur du DSR, la meilleure acuité visuelle corrigée et le pourcentage d’yeux au niveau desquels les phénomènes exsudatifs étaient totalement résolus.

L’épaisseur centrale de la macula a diminué de manière significative de 352 ± 139 µm initialement à 246 ± 113 µm et 189 ± 99 µm à 1 et 3 mois après traitement par éplérénone (p < 0,05 et p < 0,01, respectivement). À 3 mois, le liquide sous-rétinien a diminué de manière significative par rapport[...]

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À propos de l’auteur

Centre de Rétine Médicale, MARQUETTE-LEZ-LILLE, Service d’Ophtalmologie, Hôpital Lariboisière, PARIS.