Bétadine pendant au moins 30 secondes avant l’injection intravitréenne (IVT)

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avant l’injection intravitréenne (IVT) Friedman D, Mason J, Edmond T et al. Povidone iodine contact time and lid speculum use during intravitreal injection. Retina, 2013;33:975-981.

Les auteurs de cette étude prospective avec tirage au sort, réalisée sur 131 yeux, avaient pour objectif de déterminer la durée nécessaire à l’action de la povidone iodée pour réduire de façon significative les germes à la surface de la conjonctive. Les auteurs évaluaient également l’influence de la pose du blépharostat sur la flore conjonctivale.

Des prélèvements bactériologiques conjonctivaux ont été réalisés (A) avant toute intervention, (B) après la pose d’un blépharostat et (C) après application de povidone iodée à 5 %. Les participants étaient répartis par tirage au sort pour déterminer la durée d’action de la povidone iodée avant l’IVT, i.e. 15, 30 secondes ou 1 minute (fig. 1). Les prélèvements étaient mis en culture immédiatement et, après 6 jours, la prolifération d’éventuels germes était quantifiée (nombre de “Colony forming Units” [CFU]) et corrélée à la durée d’exposition à la povidone iodée.

Les auteurs montrent ainsi que l’utilisation de povidone iodée à 5 % diminue de façon significative le nombre de CFU (p < 0,0001). Une durée d’exposition de 15 secondes ne baissait pas de façon significative les germes conjonctivaux (p < 0,08). En revanche, une exposition pendant 30 secondes ou plus était associée à une diminution significative des germes conjonctivaux (p < 0,0003). Par ailleurs, la pose du blépharostat n’augmentait pas de façon significative le nombre de CFU.

Le mode d’action de la povidone iodée fait intervenir une perturbation des enzymes de la chaîne respiratoire des micro-organismes par les atomes d’iode. Les molécules de povidone iodée se lient également avec les lipides et les acides aminés [3]. Ces processus antibactériens nécessitent un certain temps d’action. Pour les auteurs, un temps de contact de la povidone iodée avec la conjonctive avant l’injection doit au moins être de 30 secondes. Ces notions varient un peu par rapport à ce qui est habituellement préconisé pour la chirurgie de la cataracte [4].

L’utilisation du blépharostat peut être discutée à la lumière des résultats de cette étude. Si l’écarteur ne modifie pas la densité de la flore bactérienne conjonctivale dans la zone où l’injection va être réalisée, il reste utile pour imposer une distance entre les cils et l’aiguille de la seringue. à l’inverse, l’utilisation d’un stéristrip pour maintenir la paupière inférieure sans placer de blépharostat peut trouver ici une justification.

Bibliographie

1. Moshfeghi AA et al. Endophthalmitis after intravitreal vascular endothelial growth factor antagonists: a six-year experience at a university referral center.[...]

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À propos de l’auteur

Centre de Rétine Médicale, MARQUETTE-LEZ-LILLE, Service d’Ophtalmologie, Hôpital Lariboisière, PARIS.