Une interview du Pr. A. Joussen

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En Allemagne, l’Eylea® est disponible depuis janvier 2013. Il nous a semblé intéressant de recueillir ici le témoignage du Pr. Antonia Joussen qui est chef du service d’Ophtalmologie à l’hôpital de la Charité, à Berlin. Le Pr. A. Joussen a très tôt participé au développement de l’aflibercept, lors de travaux de recherche à Boston, comparant à cette époque le pegaptanib (Macugen®) et le VEGF-trap. Elle a ensuite évalué l’Eylea® lors des études View avant de l’utiliser en pratique courante. Nous la remercions d’avoir accordé cette interview pour les lecteurs de Réalités Ophtalmologiques.

Réalités Ophtalmologiques : La pharmacocinétique d’Eylea® et son affinité pour le VEGF sont-elles très différents de celles des autres anti-VEGF ?

A. JOUSSEN : La demi-vie intravitréenne des 3 principaux anti-VEGF – le Lucentis®, l’Avastin® et l’Eylea® – n’est pas profondément différente. En revanche, la liaison d’Eylea® au VEGF est bien plus importante que pour les autres molécules, de l’ordre de 100 à 200 fois. C’est certainement cette liaison qui explique l’efficacité d’Eylea® sur les phénomènes -exsudatifs. Il semble par ailleurs que la forme de la molécule, qui empêche la formation de -complexes, permet -d’expliquer -l’absence de tachyphylaxie, c’est-à-dire l’absence de perte d’efficacité au fur et à mesure que sont pratiquées les injections.

Réalités Ophtalmologiques : L’Eylea® bloque le VEGF mais aussi le PIGF. Est-ce que vous pensez que cet effet additionnel pourrait expliquer la meilleure efficacité sur les néovaisseaux choroïdiens ?

A. JOUSSEN : Ce qui semble important, c’est le blocage de toutes les sous-unités du VEGF et non pas simplement de la sous-unité 165 comme c’était le cas avec le Macugen®. Le fait de bloquer le PIGF est certainement un élément additionnel, mais il semble que l’atout principal d’Eylea® soit de bloquer, de la façon la plus importante possible, l’ensemble des sous-unités du VEGF.

Réalités Ophtalmologiques : En France, les retraitements par anti-VEGF sont principalement réalisés selon un rythme en PRN ou en Inject and Extend, ce qui laisse la place à l’interprétation des images d’OCT. Qu’en est-il en Allemagne ?

A. JOUSSEN : À l’hôpital de la Charité, nous tentons de revoir les patients traités par Lucentis® tous les mois, de façon stricte. Avec Eylea®, il nous semble possible d’espacer davantage les visites dans le cadre d’un PRN, avec un contrôle à 6 à 8 semaines.

Le système de remboursement des médicaments est cependant un peu particulier ici avec, pour le Lucentis®, une prise en charge des 3 injections intravitréennes (IVT) initiales et, ensuite, un certain intervalle avant[...]

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À propos de l’auteur

Centre de Rétine Médicale, MARQUETTE-LEZ-LILLE, Service d’Ophtalmologie, Hôpital Lariboisière, PARIS.