Le nævus choroïdien est la plus fréquente des tumeurs intra-oculaires avec une prévalence située entre 20 et 30 % dans la population caucasienne [1]. Son diagnostic est généralement fortuit et sa présentation classiquement asymptomatique et stable ne nécessite qu’une simple surveillance. Cependant, deux situations cliniques imposent une attitude différente :
– celle du mélanome choroïdien typique dont le diagnostic et la prise en charge thérapeutique doivent être rapides ;
– celle d’un nævus choroïdien suspect parfois difficile à distinguer d’un petit mélanome choroïdien.
Rappel : caractéristiques des nævi choroïdiens bénins
Il s’agit d’une lésion généralement de découverte fortuite chez un patient asymptomatique [2]. A l’examen du fond d’œil, il s’agit d’une lésion arrondie ou ovalaire, aux bords flous, pigmentée (ou achrome dans moins de 10 % des cas), parfois associée à des drusen ou altérations de l’épithélium pigmentaire (EP) dont la présence est rassurante (témoins de chronicité) et classiquement à l’absence de pigment orange (fig. 1).
Devant cette lésion cliniquement typique, aucun examen complémentaire n’est nécessaire au diagnostic. Des rétinophotographies couleur et au filtre rouge sont cependant indispensables au suivi. En cas d’échographie B, la lésion d’échogénicité moyenne est caractérisée par un diamètre de moins de 6 mm et une épaisseur inférieure à 1,5 mm (ou 2 mm selon les équipes). Sa forme est lenticulaire, sans excavation choroïdienne. En angiographie à la fluorescéine (fig. 1), le nævus est hypofluorescent si l’épithélium pigmentaire est intact, les drusen s’imprégnant tardivement au cours de la séquence angiographique. Cet examen est nécessaire en cas de complication néovasculaire du nævus. L’OCT (en mode Enhanced Depth Imaging, spectral Domain) montre une lésion hyperréflective au sein de la choriocapillaire normale (fig. 2), dont les limites postérieures sont définies par le début d’un cône d’ombre postérieur. Shields montre un œdème rétinien sus-jacent associé dans 15 % des cas, un décollement séreux rétinien dans 26 % des cas, un amincissement rétinien dans 22 % des cas et un décollement de l’épithélium pigmentaire dans 12 % des cas [3].
Le nævus choroïdien typique, d’aspect parfaitement[...]
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