Traitement de la DMLA atrophique

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Mata NL, Lichter JB, Vogel R. Investigation of oral fenretinide for treatment of geographic atrophy in age-related macular degeneration. Retina, 2013, 33 : 498-507.

Le rétinol intervient dans le cycle de la vision (Tableau I) et, parmi ses métabolites, l’A2E (N-retinylidene-N-retinylethanolamine), le principal composant de la lipofuscine de l’épithélium pigmentaire, a de nombreuses propriétés toxiques qui peuvent en faire un élément de la pathogénie de l’affection.

Avec l’âge et l’exposition à la lumière, l’A2E s’accumule dans les phago-lysosomes de l’EP. Il serait responsable de la production de radicaux libres, d’une altération de la fonction des lysosomes [1, 2]. L’A2E aurait un rôle pro-apoptotique sur les cellules de l’EP [3], il activerait la cascade du complément. Enfin, à des concentrations élevées, il pourrait agir comme un détergent cationique vis-à-vis des membranes biologiques [4].

Dans cette étude de phase II, les auteurs ont donc testé l’efficacité du fenrétinide (100 et 300 mg par jour, par voie orale) pour ralentir l’extension des lésions chez les patients atteints d’atrophie géographique. Il s’agissait d’un essai prospectif en double insu avec groupe placebo. L’étude a inclu 246 patients sur 30 sites cliniques aux Etats-Unis.

Les auteurs montrent que l’administration orale de fenrétinide induisait une réduction réversible et dose-dépendante des taux sériques de complexes RBP-Rétinol chez les patients traités. Cette réduction des taux sériques était associée à une tendance à la diminution de l’extension des plages d’atrophie.

En particulier, les patients qui recevaient 300 mg/j de fenrétinide qui ont présenté une diminution des niveaux de rétinol sérique ont eu une réduction moyenne de 0,33 mm² dans le taux de croissance de la lésion par an par rapport aux sujets du groupe placebo (1,70 mm²/an vs 2,03 mm²/an, respectivement, P = 0,1848).

Dans cette étude, le traitement par fenrétinide a également réduit l’incidence de la néovascularisation choroïdienne (réduction d’environ 45 % du taux d’incidence dans les groupes de fenrétinide combinés par rapport au placebo, P = 0,0606). Cet effet thérapeutique n’était pas dose dépendante et correspond aux propriétés anti-angiogéniques de la molécule, déjà observés par ailleurs.

Les auteurs concluent que cette étude de phase II confirme le profil de sécurité de la molécule déjà observée dans d’autres pathologies et incite à réaliser une étude de phase III pour le traitement de l’atrophie géographique.

Le fenrétinide a été utilisé dans diverses pathologies au cours des 25 dernières années (polyarthrite rhumatoïde, psoriasis, divers cancers…). Bien que la molécule ait eu une efficacité limitée dans ces pathologies, son innocuité et sa bonne tolérance sont[...]

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À propos de l’auteur

Centre de Rétine Médicale, MARQUETTE-LEZ-LILLE, Service d’Ophtalmologie, Hôpital Lariboisière, PARIS.