Bien que leur efficacité à améliorer ou à maintenir l’acuité visuelle soit croissante, les traitements des néovaisseaux choroïdiens de la DMLA restent encore très contraignants. Pour certains patients, cet aspect contraignant est au premier plan. Les différents schémas de surveillance et de retraitement tels que le PRN renforcé ou l’Inject and Extend permettent de diminuer notablement les contraintes tout en visant une efficacité similaire à celle d’un traitement mensuel. Néanmoins, les attentes concernant l’aflibercept (Eylea) disponible aux Etats-Unis depuis la fin de l’année 2011 sont importantes en Europe.
Le mécanisme d’action original et la longue durée d’action de l’Eylea peuvent en effet faire espérer des retraitements moins fréquents au cours de la première année de prise en charge des néovaisseaux choroïdiens mais également au cours des années suivantes. Les auteurs de cette méta-analyse ont repris les données de PubMed, Medline et ClinicalTrials.gov pour comparer l’efficacité des anti-VEGF. Des données ont également été recueillies sur le site du National Eye Institute.
Les auteurs reprennent d’abord des notions sur le mode d’action de l’Eylea. Contrairement aux autres inhibiteurs du VEGF, il s’agit d’une protéine de fusion comportant un récepteur au VEGF-1 (deuxième domaine de liaison), un récepteur au VEGF-2 (troisième domaine de liaison) fixés à une partie Fc d’immunoglobuline G humaine. L’Eylea agit comme un récepteur fictif pour le VEGF avec une affinité supérieure aux récepteurs naturels, ce qui permet de bloquer la réponse angiogénique. En outre, l’Eylea bloque l’activité du PIGF. L’affinité de l’Eylea pour le VEGF165 est plus importante que celle du Lucentis ou de l’Avastin [1].
Les auteurs de cette méta-analyse reprennent ensuite les notions publiées par Stewart sur la pharmacocinétique de la molécule [2, 3]. L’estimation de demi-vie sérique de l’Eylea après injection intravitréenne est d’environ 18 jours contre 4,7 jours pour le Lucentis et 8,2 jours pour l’Avastin). Stewart et al. ont estimé la demi-vie intravitréenne de l’Eylea à 7,1 jours. Le poids moléculaire relativement élevé (115 Kd) de la molécule contribuerait à expliquer sa pharmacocinétique intravitréenne.
Les auteurs comparent ensuite les prix d’une année de traitement par anti-VEGF aux Etats-Unis : $ 23 400 (12 doses) pour le Lucentis, $ 14,800 (8 doses), pour l’Eylea et $ 600 (12 doses) et pour l’Avastin.
Il reste bien sûr difficile de déterminer si ces éléments un peu théoriques auront une vraie corrélation clinique. Tous ces éléments demandent à être confrontés à l’expérience qui sera progressivement acquise lorsque le médicament sera disponible en France.
Bibliographie
1. Christoforidis JB, Williams MM, Kothandaraman S et al. Pharmacokinetic properties[...]
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