Pouchieu C, Andreeva VA, Peneau S et al. Sociodemographic, lifestyle and dietary correlates of dietary supplement use in a large sample of French adults : results from the NutriNet-Santé cohort study. Br J Nutr, 2013 ; 22 : 1-12.
En effet, en dehors de la DMLA, l’intérêt de ces compléments n’est pas toujours démontré dans les maladies chroniques. La qualité des compléments alimentaires n’est pas toujours homogène [2]. L’innocuité des compléments alimentaire a parfois été remise en question, par exemple il y a quelques années à propos du bêtacarotène ou de la vitamine E [3, 4]. Enfin, l’utilisation régulière de compléments alimentaires peut paradoxalement avoir un effet négatif sur les comportements diététiques parce que les utilisateurs peuvent les utiliser comme substituts d’une alimentation équilibrée.
Il semble que les meilleurs candidats aux compléments alimentaires (ceux qui en bénéficieraient le plus) ne soient pas les utilisateurs les plus fréquents. Plusieurs études ont montré, au contraire, que la consommation régulière des compléments alimentaires était corrélée à la consommation de fruits et légumes, à l’activité physique et inversement corrélée à l’indice de masse corporelle… [5-7].
Aux Etats-Unis, à la fin des années 1990, le contraste entre la généralisation de la prise de compléments alimentaires et ses bases empiriques avaient incité le National Eye Institute à promouvoir et soutenir la réalisation de l’étude AREDS à une grande échelle et dans des conditions rigoureuses [8]. En Europe, l’utilisation des compléments alimentaires est moins répandue qu’aux Etats-Unis [9, 10]. Il est cependant intéressant d’évaluer les corrélations entre les besoins et l’utilisation des compléments alimentaires dans nos populations.
A partir de questionnaires proposés aux participants, les auteurs de cet article ont repris les données socio-démographiques, de style de vie et de comportements alimentaires de 79 786 participants de l’étude NutriNet-Santé. Les auteurs montrent que l’utilisation régulière (3 fois par semaine au moins) de complément alimentaire a été rapportée par 14,6 % d’hommes et 28,1 % de femmes. Il s’agit principalement de magnésium, de vitamine B6 et de vitamine C. La première raison invoquée pour la prise de ces compléments était la fatigue. Seulement 10 % des participants invoquaient la compensation d’un régime alimentaire inadapté. Les compléments alimentaires avaient été prescrits par un médecin dans 54,9 % des cas et conseillés par un pharmacien dans un peu plus de 20 % des cas. Comme dans d’autres études de la littérature, les auteurs montrent que le profil type des utilisateurs de ces compléments correspond paradoxalement à ceux qui en ont probablement le moins besoin (alimentation variée et équilibrée, indice de masse corporelle bas, activité physique[...]
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