L’OACR en pratique : quel bilan, quel pronostic, quel traitement ?

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Rappels anatomiques et physiopathologiques

La vascularisation artérielle rétinienne est de type termino-terminale. Toute occlusion de l’artère centrale de la rétine ou de ses branches entraîne une ischémie d’aval irréversible des couches internes de la rétine.

Cependant, la présence d’une artère ciliorétinienne constitue une variation anatomique qui peut améliorer le pronostic fonctionnel. En effet, elle est issue des artères ciliaires courtes postérieures et vascularise une partie variable de la rétine interne située en interpapillomaculaire, zone alors épargnée en cas d’OACR. Elle vascularise hélas rarement la fovéola. En angiographie à la fluorescéine, l’artère ciliorétinienne se remplit de façon hyper-précoce, en même temps que le remplissage choroïdien, avant l’artère centrale. On la retrouve dans 30 % des yeux, et elle vascularise la macula dans 20 % des cas [1].

On distingue 4 mécanismes dans la survenue d’une OACR :

– l’embolie d’origine carotidienne ou cardiaque est la plus fréquente en pratique. Il s’agit d’une urgence vasculaire, au même titre qu’un AVC. Le risque d’embole associé dans la circulation cérébrale est élevé ;

– l’étiologie artéritique est par ailleurs plus rare (5 % des OACR) mais la mise en place du traitement est urgente pour éviter une bilatéralisation ;

– la cause locale compressive ;

– les troubles de coagulation.

Les deux derniers mécanismes peuvent être à l’origine d’une OACR.

Clinique

Il faut rechercher une OACR devant une acuité visuelle effondrée de façon brutale et indolore, d’autant plus qu’il s’agit d’un patient ayant des facteurs de risque cardiovasculaires. La prévalence du diabète, d’hypertension artérielle, de cardiopathie ischémique, d’accident vasculaire cérébral et d’accident ischémique transitoire est significativement plus élevée en cas d’OACR que dans la population générale du même âge [2].

Dans 30 % des cas, l’acuité visuelle est chiffrable. Mais le plus souvent, la vision est limitée à une perception lumineuse, avec un déficit pupillaire afférent relatif.
Dans l’OACR d’origine embolique, 50 % des patients voient bouger la main, l’acuité visuelle est encore plus[...]

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À propos de l’auteur

Service d’Ophtalmologie, CHRU, STRASBOURG.