Membrane épirétinienne : quand opérer, pour quels résultats ?

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Le diagnostic d’une membrane épirétinienne (MER) (fig. 1) est presque quotidien dans notre pratique. Plusieurs études épidémiologiques d’envergure retrouvent une prévalence importante des MER augmentant nettement avec l’âge. La Beaver Dam Study [1] rapporte une prévalence de 12,8 % chez les patients de plus de 75 ans.

Leur chirurgie a été récemment grandement facilitée par l’utilisation de colorants et la mise à disposition des systèmes de vitrectomie transconjonctivaux en 23 et 25 G. Finalement, le plus dur reste souvent de poser l’indication chirurgicale avec toutes ses conséquences possibles. En effet, le succès du geste chirurgical n’est pas toujours synonyme d’amélioration fonctionnelle et de satisfaction du patient. Ils sont nombreux à constater la persistance de métamorphopsies et à se plaindre de ne pas avoir retrouvé complètement leur vue d’antan.

Quand opérer et sur quels critères afin d’améliorer la satisfaction de nos patients ?

Critères utilisés dans la décision opératoire

• L’acuité visuelle

Le moins que l’on puisse dire est qu’il n’y a pas de règle stricte et de recommandation officielle en ce qui concerne le niveau d’acuité faisant décider d’une chirurgie. Le “politiquement correct” retrouvé dans la littérature affiche le seuil des 5/10 en vision de loin, mais reflète mal le trouble ressenti par le patient. Il est difficile de porter une indication opératoire sur la seule acuité visuelle sans prendre en compte d’autres éléments, à notre avis majeurs, comme la demande du patient, sa gêne fonctionnelle et l’évolutivité des symptômes. De nombreux chirurgiens d’ailleurs opèrent, selon les cas, à une acuité largement supérieure. Cela est conforté par le fait que le niveau d’acuité final est meilleur si on opère à une acuité qui n’est pas encore trop détériorée [2] et que la baisse d’acuité n’est pas ancienne. Il y a bien sûr un juste milieu et opérer toutes les membranes à plus de 7 ou 8/10 serait une erreur importante, source potentielle de nombreuses procédures, car le risque opératoire n’est pas négligeable. Il n’a d’ailleurs pas beaucoup diminué ces quinze dernières années. Le chirurgien a un devoir de résultat lorsqu’il opère à ce niveau d’acuité.

• La gêne ressentie

Traduction du syndrome maculaire (métamorphopsies, micropsie, diplopie), elle est difficilement quantifiable en pratique courante (fig. 2). Elle se traduit par une perte de fluidité[...]

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À propos de l’auteur

Centre Monticelli Paradis - Clinique Juge, MARSEILLE.