Sécheresse oculaire et troubles visuels

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La sécheresse oculaire est “une maladie multifactorielle des larmes et de la surface oculaire qui entraîne des symptômes d’inconfort, une perturbation visuelle et une instabilité du film lacrymal avec des lésions potentielles de la surface oculaire. Elle est accompagnée d’une augmentation de l’osmolarité du film lacrymal et d’une inflammation de la surface oculaire.” Cette nouvelle définition du Dry Eye Workshop [1] rend parfaitement compte des nouveautés et des ouvertures diagnostiques qui en découlent. En effet, qu’il soit primitif ou secondaire, qualitatif ou quantitatif, le syndrome sec aura pour traduction une instabilité du film lacrymal responsable de clignements itératifs et d’une dégradation de la qualité de vision [2].

Les syndromes secs modérés sont un véritable challenge diagnostique et thérapeutique car les signes fonctionnels sont importants alors que les signes cliniques peuvent être discrets et se limiter à un break up time clinique réduit [3]. Pourtant, il paraît indispensable d’en faire le diagnostic afin de cerner au mieux la gêne fonctionnelle, et donc d’évaluer de manière objective l’évolution de ce syndrome sec en fonction du temps ou même en fonction des différents traitements institués. En plus des signes subjectifs de sécheresse oculaire évaluée par des scores subjectifs tels que l’OSDI, les patients se plaignent fréquemment d’une vision trouble ou instable, difficilement cotable par ces scores. Or cette sensation de vision floue est directement corrélée à la qualité du film lacrymal. En effet, ce sont les irrégularités et les changements dynamiques du film lacrymal qui génèrent d’une part des aberrations de haut ordre (quantifiables), et d’autre part des phénomènes de diffusion lumineuse, dégradant ainsi l’image rétinienne. Plusieurs études ont déjà analysé les changements des aberrations de haut ordre en cas de syndrome sec (même minime), soit à l’aide de cornéotopographes, soit à l’aide d’aberromètres de Hartmann-Shack [4], (fig. 1).

Néanmoins, les phénomènes visuels ressentis par le patient sont à la fois une vision floue (expliquée par les aberrations de haut ordre), mais aussi une vision instable (plutôt expliquée par la variabilité des phénomènes de diffusion lumineuse) [5]. L’OQAS (Visiometrics, Espagne) est un appareil “double passage” envoyant un faisceau de lumière infrarouge (longueur d’onde 780 nm) perpendiculaire au plan irien, puis le focalisant sur la fovéa du sujet par compensation des amétropies sphéro-cylindriques et recueillant ainsi la lumière réfléchie après ce “double passage” dans l’œil au travers d’une surface de 4 mm. Cet appareil permet ainsi d’imager la projection rétinienne d’un point source et d’en analyser les caractéristiques (fonction d’étalement du point) en prenant en compte à la fois les aberrations optiques de l’œil mais[...]

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