Approche biomécanique du kératocône

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Dans les cas d’ectasie post-Lasik, dont la forme topographique est très similaire au kératocône, il a été démontré qu’une faible épaisseur cornéenne préopératoire est un facteur de risque important [2], tout comme le jeune âge du patient, dont on connaît la rigidité cornéenne plus faible.

Or, on sait, depuis les travaux de H. Goldmann sur la tonométrie à aplanation et ceux de J.I. Barraquer sur la kératomileusis, qu’à rigidité cornéenne identique, une cornée plus fine est plus déformable. L’ectasie post-Lasik serait donc favorisée, chez des sujets prédisposés, par l’affaiblissement mécanique créé par l’ablation stromale chirurgicale.

On pourrait donc penser, par analogie, qu’une faiblesse biomécanique cornéenne constitutionnelle pourrait être une cause essentielle du kératocône et une circonstance hautement favorisante de l’ectasie cornéenne après chirurgie réfractive.

La question que se pose le clinicien est de savoir comment évaluer la biomécanique cornéenne.

Apport de l’Ocular Response Analyser (ORA)

Cette machine, développée par Reichert depuis plusieurs années, fonctionne selon un principe similaire à celui des tonomètres à air que nous utilisons couramment en clinique : un capteur infrarouge mesure l’intensité d’une lumière réfléchie sur la cornée et projetée à 45° (fig. 1). En mesurant conjointement l’intensité lumineuse captée et la pression du jet d’air (fig. 2), on en déduit deux pressions, une à chaque aplanation de la cornée : lorsque le vertex cornéen s’enfonce vers le pôle postérieur (P1, premier maximum de réflexion) et lors du retour à l’équilibre en sens inverse (P2, second maximum de réflexion).

Ces pressions ne sont pas égales, ce qui traduit un retour à l’aplanation plus lent après l’inversion de la courbure cornéenne sous l’effet du jet d’air. Ce comportement n’est pas purement élastique, puisque le retour s’effectue dans des conditions différentes de l’aller. Il est lié aux propriétés mécaniques intrinsèques de la cornée qui est un matériau viscoélastique.

Deux paramètres sont mesurés par la machine :

– le coefficient d’hystérésis (CH) défini comme la différence entre les deux pressions P1 et P2 lors de l’aplanation (CH = P1-P2) ;

– le facteur de résistance cornéenne (CRF) qui n’a pas de signification clinique directe mais est très corrélé à l’épaisseur cornéenne, paramètre biomécanique[...]

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