Dans les années 1950, O. Wichterlé a formulé les conditions pour qu’un matériau soit compatible avec le tissu vivant :

– une élasticité comparable à celle du tissu avec lequel il sera en contact ;

– l’absence d’éléments irritants ;

– la perméabilité aux métabolites hydrosolubles et le faible poids moléculaire ;

– stabilité aussi bien chimique que biochimique, dans les conditions physiologiques.

Avec D. Lim, il développe l’hydroxyéthyl méthacrylate ou HEMA qui, aujourd’hui encore, est présent dans toutes les lentilles souples, vu qu’il s’agit du monomère de base du matériau hydrogel.

Les lentilles souples sont commercialisées depuis le début des années 1960.

Composition chimique des lentilles souples

1. Les hydrogels (Hy) (tableau I)

Ce sont des polymères capables de conserver une certaine quantité d’eau, constitués de monomères unis les uns aux autres par des liaisons covalentes. Les polymères possèdent une chaîne principale constituée de molécules de carbone et de groupes pendants ou latéraux qui les différencient entre eux [1]. Les propriétés du polymère dépendent du type d’assemblage et du degré de polymérisation des monomères.

On distingue :

– les homopolymères : un seul motif monomère avec un enchaînement linéaire ;

– les copolymères : 2 ou plusieurs mono-mères différents ;

– les polymères réticulés ou macromolécules : enchaînement des monomères dans les 3 directions de l’espace.

Le polymère le plus utilisé est le polyHEMA (parfois simplement désigné sous le nom d’HEMA qui est le monomère constitutif) contenant 38 % d’eau. Le principal inconvénient de ce matériau est que le transport d’oxygène se fait uniquement au travers de l’eau contenue dans le matériau et que l’eau a une capacité limitée à dissoudre et à transporter l’oxygène (Dk eau 80). La quantité d’eau absorbée par l’hydrogel est la teneur en eau (Equilibrium Water Content :[...]

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